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  le blog pcf-nimes

Front de Gauche Nîmes

Hommage à notre amie et camarade Mireille Lafon

Publié le 17 Février 2009 par section pcf nimes in Hommages


Hommage de Christian Bastid, secrétaire de la Section de Nîmes du PCF

 


Obsèques de Mireille Lafon
cimetière du Pont de Justice, le 4 février 2009

 



           Vous comprendrez que prendre la parole devant vous, sa famille, ses camarades et ses amis (es) pour dire un dernier adieu à notre Mireille, n’est pas une chose simple, tant sa personnalité, sa présence et son verbe résonnent en nous.

Son accent de « titi » parisien qu’elle n’aura jamais perdu nous faisait penser, chaque fois qu’elle intervenait dans une réunion ou tout simplement dans une discussion, à ce film de Marcel Carné (Hôtel du Nord) avec Arletty : « Atmosphère, Atmosphère, est-ce que j’ai une gueule d’atmosphère ? », car avec Mireille c’était une séance permanente, tellement imprévisible que après ces discussions, nous aurions pu réécrire l’acte à longueur de nuit, pour en faire une séquence inoubliable.

Vous comprendrez, Marc, Michèle, Chantal, Christophe, que Mireille, celle que nous avons « adoptée » au début des années 70, dans notre Midi avec ses enfants, aura marqué nos esprits et nos cœurs et il est difficile pour nous  tous d’admettre, que nous venons de la perdre définitivement.

 

Mais qui était véritablement Mireille, qui se cachait derrière cette femme, toujours avenante, et qui parlait peu d’elle.

Mireille va voir le jour un certain 2 avril 1929 à Paris, la capitale, dans le XVème arrondissement. Elle a toujours aimé cette ville, celle du berceau, des grands mouvements, des luttes sociales, de la libération. Elle en parlait avec amour !

 

Issue d’une famille modeste, ouvrière, où malheureusement, dès l’âge de 4 ans, le destin lui infligea une des choses les plus dramatiques, « perdre sa mère » dans des circonstances tragiques. La guerre, comme des milliers de jeunes, sous une France occupée, lui enlèvera son père, qui fut enfermé dans un camp d’internement nazi, d’où il ne revint jamais.

Sa famille était du côté de ceux qui décident de ne pas accepter le fatalisme, « résister, combattre, proposer, relever la

tête contre l’occupant ». C’est comme cela qu’elle perdit son cousin, fusillé, comme Guy Môquet et les 27 de Châteaubriant. Elle a eu d’ailleurs un échange avec Marie-George Buffet sur la vie de jeune résistant de son cousin, lors de sa venue pour les 70 ans de la 2ème commune communiste de France avec un Maire communiste au Martinet. Elle en était fière, c’était son fil conducteur, ce qui cimenta sa vie de militante. Ne cherchez pas plus pour comprendre les raisons de son engagement dès 1945 où elle adhéra au PCF, à l’âge de 16 ans, auquel elle restera fidèle jusqu’au bout de sa vie.

Elle disait souvent : « ne jamais oublier de là où l’on vient ». C’est tout naturellement qu’elle pris des responsabilités au fil des années de vie militante.

Membre du Comité Fédéral de Paris, militante aux « Femmes Françaises », CDH, militante de la section de Croulebarde, dans le quartier de la Butte aux Cailles dans le 13ème arrondissement.

Elle connut, tout le long de ces années, de nombreuses et nombreux militants(es) de notre Parti, des dirigeants nationaux comme André Vieuguet, André Lajoinie, Gisèle Moreau Députée, Roland Leroy directeur de l’Humanité, pour ne citer que celle et ceux avec qui elle avait  plus d’affinités.

 

Mais Mireille, c’était aussi cette femme, ouvrière, couturière, parce qu’il fallait bien avoir un salaire pour sa famille, mariée et mère de 8 enfants. Il fallait assumer, militer, s’occuper de sa famille et accepter la double journée de travail. Mireille a souffert, la vie n’a jamais été simple pour elle. Mais Mireille, c’était déjà la marque de ses femmes qui ne cèdent pas, et surtout pas à la soumission.

Elle fit un choix, très difficile à la fin des années 60, début 70. Tout plaquer, fuir, prendre sa liberté. Chose pas simple à l’époque, affronter les « qu’en dira t-on » !

 

C’est comme cela que Mireille nous est arrivée dans notre département, d’abord à Vergèze, puis à Nîmes, sans rien ou presque, avec comme seul trésor, ses enfants.

Après avoir repris ses activités professionnelles, toujours dans le textile chez « Deloustal », elle s’installe au Chemin Bas d’Avignon, puis le quartier Pissevin, les quartiers de Nîmes Ouest, Valdegour place Archimède. C’est avec Yves Soustelle, Daniel Cisquella, Jean Sorriaux , Daniel Carles, Maoudje, et tant d’autres, qu’elle  milita dans ces quartiers de nombreuses années.

C’est en 1977, grâce à Christiane Martin et Guy Arnaud, qu’elle rentre en Mairie de Nîmes, d’abord aux cantines, où elle milita à la CGT, avec Jackie David, Andréa Romero, Evelyne Bendriss-Leconte, puis elle finit sa carrière professionnelle aux crèches.

 

On ne peut aborder la mémoire de Mireille, sans parler de la femme humaine, disponible pour les autres, comme ses nombreuses participations aux animations des fêtes de l’Humanité. Plus de 50 ans de présence, « la vieille dinosaure », comme elle aimait le rappeler à Guy Barbette, « elle vous traînera encore dans la boue des allées de l’espace du Midi ». Aucun secret pour ses paellas à Lézan ou au 1er Mai, quand elle faisait des concours avec René Legal et Jean-Paul Roque. Disponible pour le Cercle de l’Avenir, avec Michel Clavel, puis Michel Rodi et Marinette Talamoni, donc elle était membre du Conseil d’Administration. Présente pour les soirées, les lotos. Présente aussi avec ses amis (es) du club Trompetillo, c’était la vétérante en âge, mais par la dernière pour l’animation, avec les ferrades du club où elle participait à sa manière au rayonnement du club Taurin, avec son Président Michel Lauzy, Marcel Rubio, Elsa et Denise Pafundi..

Fidèle aussi du Prolé où elle aimait retrouver ses amis (es) le vendredi soir avec Karim.

 

Mireille, c’est tout cela, ce parfum de joie, du bien vivre, de la gaieté, du rire du bonheur. Ce piment qui te faisait chavirer une soirée, quand elle avait décidé de se laisser porter par ses histoires , dont elle avait le secret.

Femme de caractère, femme libérée, elle savait être élégante.

Un de ces traits de caractère à été d’être  respectueuses de ses élus et de ses responsables politiques, comme Emile Jourdan, Bernard Deschamps, Alain Clary, Jean Paul Boré, Martine Gayraud,  Wladimir Guiu et Alain Jourdan.

Mireille, c’était un véritable bouillonnement, avec parfois des écarts de langage, comme le chantait Georges Brassens : « J’emmerde la Marée Chaussée ».

 

 

A vous tous, Martine, Michèle, Chantal, Christophe, Aurélie, Hérald, Noël, à ses petits enfants, à toute sa famille, à ses camarades, à ses amis (es), nous souhaitons une nouvelle fois vous adresser toute notre émotion et nos condoléances les plus sincères. Vous perdez une maman, une grand-mère, une belle mère que vous aimiez, que nous aimions ; mais sa mémoire ne disparaîtra, tant elle nous a marqué.

 

Avant de terminer, je souhaiterais avoir une pensée pour son ami, son fidèle compagnon de route de plus de 30 ans, je parle de toi Maxou.

Je sais que tu n’aimes pas que l’on te cite, mais franchement, je crois que Mireille ne comprendrait pas.

Tu auras étais de toutes les grandes fêtes de famille, des grands restos, des balades en terre de Marseille, à Paris, Sète. Des histoires communes vous en avez partagées des centaines, du rire à vos engueulades légendaires, des anecdotes par milliers. Un vrai couple, mais d’amis, unis pour la fraternité.

Vous avez même inventé le vrai/faux mariage en 1977, à tel point qu’ Emile Jourdan vous a demandés s’il pouvait vous marier. Tout le monde y a cru et une collecte avait même était organisée au Prolé pour vous faire des cadeaux. Une fois que nous avons compris que c’était une farce, vous avez offert un apéritif mémorable toujours au Prolé, pour fêter ce non-évenement  digne des films « Pagnolesques. Et je crois bien qu’il est resté de l’argent pour la souscription.

Ta fidélité tu l’auras partagée jusqu’au bout, en accompagnant son dernier voyage. Nous savons que derrière ton visage d’acier, tu as un cœur gros comme ça, que tu est très peiné et que tu souffres beaucoup. Merci pour tout ce que tu as fait, pour Mireille ; sa famille  t’en est reconnaissant.

Adieu Mireille.

Votre présence nombreuse, et un remerciement pour toute l’activité de Mireille et c’est un signe très fort de toute votre amitié pour sa famille.

Mireille je t’embrasse.

 


Christian Bastid

Secrétaire de la Section de Nîmes du PCF

 

   

Commenter cet article
H
<br /> je n'ai pas eu l'esprit et le courage de faire ce que j'aurai du faire maintenant c'est fait regrets,remords,tristesse,et seul a supporter ton absence je suis lamentable et inexcusable de mon<br /> conportement voila c'est pas pour m'excuser c'est simplement un constat que je fait tous les jours depuis que mon frere m'a annoncer ton départ j'aurais du venir j'aurais du parler j'aurais<br /> du.........et si et si fait chier voila je vie avec ça jusqu'à la fin c'est tous ce que je mérite après tous c'est facile d'écrire plutot que de parler mais tu ne peut plus me lire tu me<br /> manque je pense a toi chaque jour je laisse juger ceux qui savent faire sans savoir moi je sais que maintenant j'ai mal et après tous c'est maintenant que je me reveille je devrait avoir honte et<br /> bien rassurer vous mes freres et soeurs j'ai plus honte que ce que vous pouvez vous l'imaginer adieux maman nine adieux prend soi de toi<br /> <br /> <br /> ton fils nanard<br />
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D
<br /> <br /> Merci de ne pas oublier le reste de ses enfants c'est à dire Hélene,Mireille,Henri et Marc qui ne sont pas cités puis ses petites filles de Paris Julie et Delphine et pour finir<br /> :
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