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  le blog pcf-nimes

Front de Gauche Nîmes

TRIBUNE LIBRE



Intervention de Michel PERFETTINI sur les régionales

lors de l’AG du 21 septembre 2009

 

 

1.  Evidemment,  il faut faire un bilan des 6 années de gestion de la Région dans la majorité.


 
Le bilan a beaucoup d’aspects positifs : constructions de lycées, gratuité des livres et du matériel pour les lycéens, transports collectifs, formation professionnelle, développement économique, création de l’Etablissement Public Foncier Régional et conséquences positives à venir sur le logement social…


 
Mais, ce qui complique les choses en Languedoc-Roussillon, c’est qu’il y a aussi des aspects négatifs : les déclarations du Président , son mode de fonctionnement très personnalisé, le retrait de la délégation des droits des femmes à Colette Tignères, le projet de musée de la colonisation, le projet de terminal fruitier à Sète pour la compagnie israélienne (notons que cette question n’est pas tranchée, parce que les élus communistes, qui participent à la majorité, y sont opposés)…


Donc on peut avoir une appréciation positive du bilan. Mais on peut comprendre que quelqu’un, qui privilégie tel aspect plutôt qu’un autre, soit d’une opinion différente.

 

2.  Je reviens sur l’analyse de Pierre Laurent au dernier Comité National : ces élections ont un triple enjeu :


-         
Enjeu de projet. Le bilan ne suffit pas. Voulons-nous faire des régions des

relais de la politique libérale du gouvernement, ou un pôle de résistance, un lieu de construction d’une politique alternative ? Par exemple, nous proposons, face à la crise, la création d’un pôle financier public, en partie régionalisé, avec pour les régions le contrôle de l’utilisation des fonds publics , et la mise en place de taux d’intérêt très variables en fonction des créations ou suppressions d’emplois.


-         
Enjeu démocratique. La réforme Balladur des collectivités territoriales prévoit

entre autres de retirer leurs compétences générales aux départements et aux régions. Cela signifierait par exemple l’abandon par le département de la politique de développement urbain (aides aux associations et projets de rénovation urbaine dans les grands quartiers populaires), qui serait laissée au bon vouloir de la Ville ou de l’Agglomération et de l’Etat (c'est-à-dire la droite et la droite). Pour la région, c’est l’abandon de l’Etablissement Public Foncier, donc du contrôle sur la spéculation.


-         
Enjeu pour l’avenir de la gauche. Je n’y reviens pas, car Christian a largement

développé cet aspect dans son rapport et plusieurs sont intervenus.

 

3.  En fonction de tout ceci, quelles propositions ?


 
D’abord , rassembler sur un projet.


 
D’où l’importance de la proposition des ateliers, lancée à la Fête de l’Huma, et qui se mettent en place pour octobre, avec un appel à toute la gauche pour y participer. Ce qui ne veut pas dire qu’on se mettra forcément d’accord sur tout : ainsi, aujourd’hui, tout le monde à gauche n’est pas d’accord sur la création du pôle financier public et son rôle tel que défini plus haut. Mais discutons avec tous, sans exclusive ni a priori.


 
J’ajouterais à ces propositions nationales d’ateliers la mise en place d’un atelier pour élaborer un projet régional. Il est vain de dire « nous pouvons, ou ne pouvons pas, nous allier avec tel ou tel » si nous sommes incapables de dire sur quoi.

 

 

4.  Sur les alliances, 4 positions tactiques sont possibles.


-         
Je  rappelle notre stratégie de Congrès : consituer des fronts en fonction des

sujets et des convergences possibles (exemple : le Front de Gauche des européennes est différent du front pour la consultation nationale sur La Poste du 3 octobre), avec pour objectif de parvenir à des fronts majoritaires pour un changement réel. Il m’apparaît que 2 des 4 positions possibles ne s’intègrent pas dans cette stratégie de Congrès. Les stratégies de Congrès ne sont pas intangibles ; on peut donc défendre ces positions, mais voyons bien qu’elles sont contradictoires avec ce que nous avons adopté il y a un an.


 
La première, c’est l’alliance TSS (tous sauf Sarkozy), l’alliance avec le Modem, c'est-à-dire une partie de la droite. Evidemment pas de proposition de changement réel dans ces conditions ; c’est la politique de la droite qui triomphe.


 
La deuxième, c’est l’autre alliance TSS (tous sauf les socialistes). Elle ne peut pas mener à un changement majoritaire, et donc elle aboutit aussi au triomphe de la politique de la droite.


 
Restent deux tactiques possibles, toutes deux en conformité avec notre stratégie de Congrès : l’union dès le premier tour, et des listes séparées au premier tour avec fusion au second. Les deux ont des avantages et des inconvénients.

-          Pour l’union au premier tour : cette tactique permet la création d’un élan

unitaire, répondant à une aspiration profonde. Inconvénients : elle rejette vers des listes d’opposition stérile les anti – Frèche, qui risquent de faire défaut au second tour ; elle ne permet pas la complète clarté sur un projet alternatif.

-          Pour les listes séparées au premier tour et la fusion au second : cette

 tactique permet de développer clairement notre projet ; elle empêche la stérilisation des voix vers des listes qui refuseraient tout rassemblement. Inconvénients : la gauche apparaîtrait divisée, la droite en tête au premier tour bénéficierait d’un élan (voir comment elle a exploité cette situation aux européennes en criant victoire malgré un résultat modeste) ; si nous apparaissons comme les diviseurs , nous risquons un mauvais résultat ( voir les partielles d’Aix en Provence, Carcassonne ou Argenteuil, avec des configurations et des résultats très divers, qui présentent toutes 3 cette caractéristique).

 

     5… En fonction de tout ceci, 3 points me paraissent fondamentaux :


-         
L’importance de la phase jusqu’à fin octobre sur le contenu. Il ne faut

surtout pas limiter les ateliers à des confrontations de spécialistes. Il faut que le plus grand nombre soit partie prenante. D’où l’importance de la distribution du 4 pages national sur « la gauche – le projet ».


-         
Il faut consulter le maximum de communistes sur les décisions que nous

 aurons à prendre en novembre. Là aussi, ce n’est pas une affaire de spécialistes des AG, mais de tous les adhérents. Donc prendre toutes les dispositions pour les consulter, maintenant et en novembre.


                  
-  Une fois la décision prise, y aller à fond. Il y a 6 ans, j’avais, sur les régionales, une opinion, que j’ai défendu avec vigueur ; cette position a été minoritaire ; ceci ne pas empêché de faire campagne (et de participer à la victoire !). Il faut que chacun, quelle que soit sa position du moment,  ait de l’humilité et évite les déclarations définitives. C’est une question de démocratie interne, et de respect des autres camarades

 

 

 

   





Intervention de Marie Laure SARDA

AG PCF Nîmes le 6 juillet 09


  • Les mobilisations sociales de la population et des salariés :

Portent des exigences et des contradictions, des fragilités. Exigence de justice sociale : « la crise, c'est eux, la solution, c'est nous », l'attente et la demande face à l'ampleur des dégâts, d'un mouvement et des réactions unitaires.


Difficulté à construire des mobilisations d'ampleur croissante et persévérantes : pic de mobilisation le 19 mars, un 1er mai remarquable, chute et défaillance dans le caractère unitaire pour le samedi 13 juin et difficulté à ancrer le mouvement revendicatif dans les entreprises.


La perte ou la fragilité des repères politiques pèsent.


Malgré ce, une plate-forme revendicative est portée par 8 organisations syndicales et effectivement elle vient sur des revendications, non pas sur la défensive, mais pour construire des réponses à la crise du système (utilisation du crédit bancaire, emploi, Services Publics, etc.). Toutefois, ce sont des réponses qui portent des manquent fondamentaux : ex : il n'y a pas de chapitre sur les salaires mais sur le pouvoir d'achat, ce qui veut dire qu'on ne parle pas de la rémunération du travail !


Le mouvement social, la plate-forme revendicative sont donc des points d'appui, mais ne peuvent remplacer la nécessité de réponses politiques et non simplement syndicales.

Le syndicalisme n'est aps en dehors de la société, de ses contradictions et des débats qui l'animent (ex : services publics : des conceptions diffèrent fortement de la CGT à la CFDT).


  • Le Front de Gauche : Une dynamique et une perspective.

Une nécessité aussi, une réponse responsable de la part de notre parti pour éviter l'atomisation, déjà bien engagée, des forces progressistes dans notre pays, avec ce que cela recèle comme danger d'expansion du Front National et de ses idées. Car, il n'y aura pas de statut quo : soit nous allons de l'avant (réponses anti-capitalistes à la crise et progrès social), soit nous allons régresser, et dans tous les domaines.


Le Parti Communiste, grâce au travail de ses militants sur le terrain, et à son expérience a permis l'émergence de ce Front. Plus que jamais nous avons besoin d'être cette force et de nous poser tels quels. Donc le renforcement du Parti, indispensable.


La citoyenneté (être acteur de sa vie et de sa vie en société) : c'est aussi une bataille dans une société de consommation où la délégation de pouvoir est forte et le débat d'idées et confisqué, sinon appauvri. Ce terme ne date-il pas de la Révolution Française ? Donc une signification bien particulière.


Le Président de la Région, Georges Frêche : c'est une question de crédibilité politique qui nous est posée. Il y a un problème de choix politiques et de pratiques politiques.

Quand, après les municipales, le soir même, il se répand à l'antenne de France 3 soir, pour dénigrer Alain Clary et François Liberti, « des communistes dépassés car ils ont refusé de s'allier au Modem, à Nîmes comme à Sète... », pour ma part ce sont des propos inacceptables et profondément irrespectueux de nos camarades, toujours élus et anciens Maires. Ainsi que du Parti Communiste dans son ensemble. Je partage les autres éléments et analyses qui ont été donnés ce soir par plusieurs camarades.


Et au regard des jeunes qui savent et entendent eux aussi, quelle image leur donnons nous de la politique et de nous même ?


Non, il ne faut pas banaliser la situation, c'est une question de déontologie.


 

 

 






Intervention de Marc Berrus

AG PCF Nîmes le 6 juillet 09


La donnée marquante des dernières élections européennes est l’abstention massive des électeurs notamment dans les milieux populaires et la jeunesse. Dans certains bureaux de la région parisienne l’abstention dépasse largement les 80%. Dans les quartiers populaires de l’ouest de Nîmes, elle atteint 75% (canton Nîmes 6). Cette abstention est la manifestation du fait que les électeurs de gauche n’ont pas vu dans le vote dans les formations politiques censées les représenter une réponse utile à leurs aspirations. Rien n’est plus urgent que d’avoir des propositions politiques qui répondent réellement aux préoccupations du peuple de gauche.

 

Cette réponse ne se construira pas dans des jeux d’appareils politiques, telles les rencontres au sommet où le NPA et le Parti de Gauche se disent à la recherche d’un accord pour des listes communes aux prochaines régionales..

 

Il nous faut partir du mouvement social qui a poussé trois millions de gens à défiler dans les rues de notre pays avec le soutien de plus de 70% de la population. Ce mouvement a vu les huit grandes organisations syndicales se retrouver sur une plate-forme commune avec un contenu revendicatif et aussi politique élevé.

 

Marie George Buffet annonce que les communiste feront pour cet automne une « offre politique » pour les régionales. Pierre Laurent précise (article dans l’Humanité du jour) que d’ici là il faut discuter dans le parti et avec les citoyens. Très bien. Et si on mettait en débat l’idée simple : Regardons comment peuvent être définies des politiques régionales qui répondent dans le cadre des compétences et possibilités des régions aux  propositions de la plate forme des syndicats et demandons au différents partis politiques de se définir par rapport à cette démarche. C’est  la réponse des différents partis qui définira le périmètre possible de l’union.

 

Les régions ont une large compétence en matière de formation professionnelle. Les syndicats demandent que les salariés victimes de licenciements ou de chômage partiel se voient proposés des plans de formation : Qu’est ce que l’on fait ? Les syndicats demandent que les « aides publiques soient conditionnées à la préservation de l’emploi », où en est-on ? Que peut-on faire de nouveau et de fort dans un contexte de crise aggravée. La situation des jeunes est dramatique : comment les régions peuvent-elles interpeller l’Etat demander des avenants aux contrats de projet Etat Région pour que soit mis en place un véritable plan d’urgence pour les jeunes avec la volonté de créer les conditions de leur autonomie financière ? On pourrait citer d’autres exemples.

 

Voilà la proposition d’ « offre politique » que l’on pourrait mettre en débat dans le parti d’ici cet automne. Et que pourrait ensuite adresser le Parti Communiste Français à ses éventuels futurs partenaires.

 

 








Intervention de Claude Mazauric
 

AG PCF Nîmes le 6 juillet 09



« Mazauric rappelle qu’il a fait parvenir à la Section deux contributions écrites que chacun(e) peut lire et critiquer. Il tient cependant à remarquer une fois de plus au cours de l’assemblée, que le résultat du « Front de gauche » aux européennes, pour la première fois depuis quatorze ans dans une consultation nationale, et à la différence de tout ce qui s’est produit dans les principaux Etats de l’union européenne (Italie, Espagne, Allemagne, Grande-Bretagne, etc.), a sanctionné positivement un choix politique initié par le Pcf en accord avec ses alliés : un choix qui se trouve ratifié par un nombre croissant d’électeurs, deux fois plus d’ailleurs que ne l’indiquaient les sondages initiaux de mars 2009. Sans être « triomphal », ce résultat est important et, comme communistes, nous aurions tort de le regarder comme des observateurs dégagés, alors que nous en avons été les initiateurs à l’occasion de notre dernier congrès et, à la suite, la force d’entraînement principale. C’est un résultat qui nous suggère évidemment de persévérer dans la même voie, sans effacer la voix du parti, mais au contraire en renforçant la dimension rassembleuse  et combative de notre parole, notamment en prévision des échéances à venir.

S’agissant de  Georges Frèche, C.M. estime que l’exercice de « juger » de la « sincérité » ou des « idées » de Frèche, est un exercice vain et inutile. Historien brillant et professeur de droit réputé, Frèche sait exactement ce qu’il fait. Mais il est d’abord un politicien cynique et compétent comme on l’est dans la bourgeoisie, c’est-à-dire qu’il sait publiquement adopter les « postures » (comme on dit maintenant) qui lui permettront d’imposer sa personne et son pouvoir dans l’espace public. Ce à quoi s’essaie aujourd’hui, sous nos yeux, un autre hiérarque socialiste comme Manuel Valls ! Au début de sa carrière, Frèche se situait du côté du maoïsme et de l’ultra-gauche parce que c’était, en France, le meilleur angle d’attaque anti-communiste du point de vue de cette gauche qui rêve depuis toujours d’abattre le Pcf ! Aujourd’hui, au nom d’un prétendu parler vrai, le voici qui adopte dans son discours des formulations de « droite » d’inspiration ouvertement rétrograde, propres à séduire la part « machiste », néo-colonialiste, et même « raciste », pro-sioniste le cas échéant, qui persiste dans les segments de l’opinion dite « populiste », sur laquelle régnaient naguère, dans les terres du midi languedocien, les lepénistes. Il en récolte une certaine « popularité » dont il se sert à l’évidence pour tenter d’imposer son leadership qu’il veut rendre « incontournable » à gauche, dans le Ps et au-delà. Il n’y a pas lieu de rechercher dans ce potage des ingrédients que seraient des « valeurs » ou des « convictions ». Le comportement bourgeois cynique de Frèche est d’ailleurs exactement le symétrique de celui de Sarkozy qui tente de se valoriser « à gauche » (cf son entretien au Nouvel-Obs. et ses prétendues « ouvertures ») pour mieux exercer, du côté des siens, une domination effective qui se traduit par la soumission disciplinaire  de tous ceux qui, à droite, le détestent, le méprisent, attendent sa chute avec une impatience fébrile.

Ne soyons donc dupes de personne et poursuivons l’approfondissement de notre orientation politique de large rassemblement à gauche pour battre la droite : puisque tel est l’objectif. »    

 





 
Intervention de Jean Paul Boré

AG PCF Nîmes le 6 juillet 09

 

 

1. Je ne veux pas revenir longuement sur le résultat des élections européennes. Grace aux efforts et à notre stratégie du Front de Gauche, nous avons permis d’avoir 2 élus supplémentaires. Le Front de gauche a été vécu pour ce qu’il est et doit rester : une dynamique permettant de donner confiance, une dynamique permettant de viser l’objectif de mobiliser l’ensemble des forces de gauche à partir du mouvement social et populaire tel qu’il est.
Force est de constater cependant que nous sommes loin du compte encore. L’abstention a atteint des sommets parmi les populations les plus intéressées par les changements nécessaires.

Le décalage entre l’offre politique à gauche et les attentes populaires, ne se comble pas, bien au contraire. Ce qui ne consacre pas pour autant une victoire de la droite, elle en est d’ailleurs consciente.

 

1ère conclusion : Oui la dynamique du Front de gauche peut donner espoir mais gardons nous d’appréciations hâtives et de transpositions mécaniques d’une élection sur l’autre. Voir les élections de Perpignan et de Henon Baumond


2.
La crise va produire de nouveaux effets dévastateurs. La deuxième vague s’annonce. La
situation que subissent les salariés des salins du midi va se multiplier. Tous les économistes redoutent l’éclatement d’une nouvelle bulle financière que sont les LBO (le fameux système d’achat avec remboursement sur la production et le patrimoine des entreprises)

En cascade des milliers de sous-traitants peuvent être entrainés dans ce qu’ils appellent un véritable cataclysme économique. Nous allons constituer une liste d’entreprises financées de la sorte et je pense que l’Humanité devrait mener une campagne sur cette question.

Les conséquences seront lourdes pour les populations, et cela ne sera pas sans effets sur leur manière de réagir, d’exprimer leurs attentes.

 

La gauche et donc nous à l’intérieur, sommes devant d’énormes défis à relever. Jamais le capitalisme n’a été autant mis en question dans le monde entier et nous assistons pour la première fois depuis des décennies à un mouvement social uni autour d’une plateforme revendicative portée par tous les syndicats.

 

Les défis sont les suivants : Etre au niveau de la riposte d’abord. Etre à l’écoute plus que jamais du mouvement social qui cherche des perspectives politiques comme cela a pu s’exprimer vendredi à la mutualité. Partir du mouvement tel qu’il est, c’est à dire populaire, soutenu par 70% de la population, pour parvenir à la traduction politique de ses revendications.

Ainsi se pose ensuite les questions du rassemblement nécessaire de toute la gauche pour permettre au mouvement de conquérir toutes les positions possibles afin de mettre en oeuvre son projet.

 

Or, ne sommes-nous pas en train de mettre la charrue avant les boeufs ?

 

Le débat sur les élections régionales ne s’engage pas dans cet ordre.

Il démarre en traitant en premier la question des alliances et l’on ressort à l’occasion la théorie des deux gauches. Alors que notre conception du front de gauche est celle de rassembler toute la gauche, Mélenchon propose autre chose que son élargissement. Il va dans une autre direction quand il prétend avec le NPA s’engager sur des listes autonomes et indépendantes du PS.

D’abord, ce n’est pas ce que dit le parti. J’avoue de ce point de vue avoir du mal à lire dans la presse que « Mélenchon doit nous faire confiance, qu’il ne faut pas être pressé, que nous parviendrons à convaincre les communistes. »

Ce n’est pas respecter les communistes. On leur dit : « Nous prendrons la décision en octobre » et nous disons cependant à Mélenchon ; « Ne vous en faites pas ce n’est qu’unequestion de temps. »

 

Ce n’est pas qu’une question de temps. A cela, certains ajoutent la question de la présidence actuelle.

 

Nous ne pouvons l’évacuer certes, mais évitons les caches sexe et les faux semblant.

La direction du parti socialiste a donné son point de vue et je ne vois pas comment elle en changerait. Les membres du PS s’exprimeront sur cela à la rentrée. Réduire cependant le débat à la seule présence de G Frêche comme certains tentent de nous y entraîner, me paraît très dangereux et masque bien d’autres choses.

Ne perdons pas la mémoire et ne faisons pas comme si nous étions restés sans réaction. Je reviens très vite sur les débordements successifs que nous avons condamnés publiquement jusque dans l’hémicycle ou encore l’isolement organisé de certains d’entre-nous à l’intérieur du groupe, comme en ont témoigné les campagnes de presse savamment distillées en son temps.

C’est une pratique malsaine qui s’est aussi traduite par des déclarations en apparence à l’emporte pièce concernant d’autres élus non membres du conseil régional. Ne soyons pas dupes sur les effets recherchés. Sous d’apparentes dérives, cela est pensé pour l’essentiel en fonction des intérêts de stratégies élaborées et de certains dans les départements. Ne soyons pas naïfs sur la manière dont se préparent les échéances futures et la recherche par certains de nouvelles alliances afin de nous exclure du jeu.

Sans doute aura-t-il manqué la réflexion dans le parti et son engagement auprès de ses élus pour une autre alternative que celle de leur présence ou pas dans la majorité.

De même que je regrette le manque de réaction du parti aux propos de Mélenchon à la fête de Lézan, parlant d’écuries d’Augias à nettoyer au Conseil Régional où nous sommes dans la majorité. C’est une insulte.

Malgré ce, nous sommes parvenus, les élus régionaux communistes, à regarder devant et travailler dans l’esprit de nos engagements.

Dans ces conditions, je pèse mes mots, affirmer qu’il est simple de travailler relèverait tout simplement de l’incongruité. C’est cependant dans ces conditions là que la majorité est reconnue pour avoir changé la région. Tout préalable maintenant comme demain serait incompris par les populations.

 

Je m’en tiens personnellement à l’idée qu’il fût plus facile de jouer les matamores perpétuels que de viser l’action pour les gens dans nos domaines de compétence.


Deuxième conclusion
, Le débat sur la présidence ne doit en rien masquer les vraies questions
qui nous sont posées dans nos régions dans l’intérêt des populations.

 

3. Nous sommes dans la majorité régionale comme nous le sommes dans 19 autres régions.

Contrairement à ce qui a pu être écrit, les communistes revendiquent leur part du bilan en Languedoc-Roussillon. Et pour cause.

A ce propos, parlons du bilan des 185 Conseillers Régionaux Communistes de France. Dire que la politique conduite dans les régions n’est pas assez à gauche, ou la laisser critiquer à priori comme le font le NPA la fédération, les alternatifs et le PG pose question.

On nous avait expliqué qu’en présentant des listes autonomes au premier tour en 2004, nous serions plus forts pour imposer nos projets ensuite. Alors, cela n’aurait pas marché ?

Ce n’est pas la bonne manière de prendre les choses.


Je maintien pour ma part qu’il serait injuste politiquement de laisser ce bilan à d’autres. Nos
actions dans les majorités, en tous cas en Languedoc-Roussillon, ont modifié profondément le paysage régional et ouvert des chantiers progressistes indiscutables : solidarité, développement économique et sociale durable, culture, formation, égalité des chances, lutte contre toutes les discriminations, handicap, transport, logement social, aménagement du territoire… Examinons cela à l’aune de nos engagements et décisions de 2004 traduites dans le protocole d’accord signé avec nos partenaires.

Mais chacun le sait, nous sommes bien payés à Nîmes pour cela, on peut perdre avec un mauvais bilan, mais on ne gagne pas avec seulement un bon bilan.

Cependant j’ai proposé que ce bilan soit à la disposition au plus vite des communistes.

Nous avons raison d’être exigeant avec les élus. Nous avons des comptes à rendre. Je veux pouvoir le faire pour ma part sur toutes les questions.

 

Voyons bien aussi une différence de fond entre nous et les autres formations du front de gauche. C’est que nous sommes les seuls à avoir des bilans à défendre. JL Mélenchon parle de 7 élus régionaux. Nous en avons 185.

Ne pas examiner le bilan reviendrait au fond à passer pour des idéologues purs et durs qui sautent d’une élection à l’autre sans se préoccuper de ce qui a été fait au regard des engagements auprès des électeurs.

Alors, quels sont nos objectifs pour 2010 ?

 

Le rassemblement, porter un projet ? Lequel ?

Ce n’est pas facile. Le PS s’enlise, il se divise toujours plus entre la voie sociale démocrate etsociale libérale. Pour autant le mouvement social compte les gros bataillons de ses électeurs.
Nous sommes à juste raison tentés par l’exigence d’un affrontement plus sévère avec les représentants du capital au moment où il est pointé du doigt.

Cependant, parler du contenu ne peut être étranger à ce que l’on veut faire. Voulons nous tout changer comme le prône le NPA où en tant que bons marxistes, nous partons du réel avec notamment des fortes exigences portées par le mouvement social ?

 

Plutôt que de dénigrer notre participation depuis 2004, ne devrions-nous pas lancer l’idée qu’il faut muscler les régions des exigences portées par la plateforme syndicale y compris en opérant les ruptures politiques nécessaires pour faire face à la crise au regard des compétences régionales ?

Ne serait-ce point un bon moyen de faire joint entre revendication et traduction politique et de mobiliser les forces sociales dans cette bataille?

 

Dans cet esprit, je rencontre les unions syndicales régionales représentées au CESR le 8 juillet prochain pour un échange sur les entreprises telles les Salins du Midi et autres ainsi que la question des aides aux entreprises.

 

Et quelque soit la position de premier tour que nous adopterons, car il faudra bien construire une majorité, une telle ambition pourrait-être la marque de fabrique du parti communiste français dans la dynamique du front de gauche.

 

Faire l’économie de cela n’est pas dénué de sens et d’intérêt pour certains. Si l’on suit la ligne de JL Mélenchon et Besancenot, au bout ce sera l’effacement du parti. Ne nous racontons pas d’histoire. Ce sera moins de candidats communistes et bien sûr au bout moins d’élus communistes. Ayons aussi à l’esprit que la réforme envisagée par le rapport Balladur nous mettra aussi devant les mêmes questions avec la fusion de listes régionales et cantonales où selon la logique poursuivie par certain il faudrait que les élus communistes fassent de la place.

Voilà un débat nécessaire. Il y a déjà eu des expériences de ce type en Espagne ou en Italie. Nous n’en sommes pas là. Pour autant n’en prenons pas le chemin. La France a besoin je pense d’un parti communiste identifié comme tel.


Posons toutes les questions : A quoi sert un ou une élu communiste ? Cette question n’est-elle
pas liée au problème de savoir s’il faut ou non participer à des majorités.

 

3ème et dernière conclusion : menons le débat en toute connaissance de cause et trouvons le meilleur chemin qui rassemble d’abord le maximum de communistes. Pour moi toutes les questions demeurent ouvertes. Je demeure perméable et lit tout ce qui s’écrit ou dit sans à priori. Je crois utile de multiplier les contributions et les échanges dans un esprit constructif.


 

 






DEUX QUESTIONS A PROPOS DU « FRONT DE GAUCHE »

 

 1ère question :

 

                  «  Le Front de Gauche » : tactique électorale ou stratégie de fond ?

 

                  Dans un cas comme dans l’autre, où nous conduit-elle ? et pour nous, communistes, à quelles conditions ?

 

   Aujourd’hui, rien dans les propos, souvent contradictoires, de la direction du Parti ou de certaines têtes de liste aux élections européennes (ex dans le nord ouest) ni dans les actes concrets, ne permet de répondre à ces questions.

 

Quelle est la ligne de la direction du Parti ?

Où allons-nous avec le « Front de Gauche » après les européennes ? les communistes ne le savent pas, ne sont pas appelés à en débattre, se laissant porter par un courant, bornant leur horizon aux élections européennes, sans savoir où tout cela les mènera.

 

Aujourd’hui, le « Front de Gauche » n’est pas une formation politique. On le soutient, on ne peut y adhérer. On peut par contre adhérer à l’une des formations politiques qui la composent (PCF, PG, Gauche unitaire…..)

 

Les communistes ont besoin de débattre :

         Le »Front de Gauche » relève–t–il d’une tactique électorale  ce qui n’est pas condamnable en soi. Sera-t-il réactivé avant chaque échéance électorale ?

Sera-t-il reconduit pour les prochaines régionales ?

Sera-ce une ligne politique nationale ou assistera – t –on  à la même cacophonie qu’aux dernières régionales ?  Ne risque–t–on  pas  une « vampirisation » du PCF par Jean Luc Mélenchon, qui a sans doute d’autres ambitions personnelles que les européennes ?

 

Ou bien le « Front de Gauche » a-t-il vocation à devenir un nouveau mouvement politique, et la direction du Parti a-t-elle l’intention de créer les conditions, à trouver, d’une transformation du PCF, par la création d’une nouvelle formation politique.

 

C’est un processus qui mériterait débat, pour sortir enfin de l’impasse du congrès.

 

Mais c’est un processus hélas peu crédible, vu les conclusions du congrès et les résultats des travaux de la « commission pour la transformation du Parti » dont la philosophie , très inspirée du « Guépard »  semble être : « il faut que tout change pour que rien ne change ».

 

Mais si une stratégie de transformation du Front de Gauche en formation politique, impliquant ipso facto la transformation du PCF lui-même, se mettait en place, quelles conséquences faudrait-il en tirer, enfin, et rapidement.

                                                                                
En fait, il faudrait mener à bout ce qui n’a pas été fait au congrès : la remise en cause radicale non seulement du stalinisme, mais de la conception étatique du communisme, des étapes, du rôle du parti, de la démocratie, et de la remise en cause tout aussi radicale de la conception léniniste du parti, de sa « militarisation », de sa verticalité, de son centralisme aggravés aujourd’hui par la « coordination » qui étouffe toute vie démocratique des instances délibérative élues.


Il y a, aujourd’hui, dans la pensée politique et le fonctionnement du parti, contradiction flagrante avec toute initiative de vraie ouverture, de questionnement sur une stratégie nouvelle.

                                                                      

2ème question :

 

                  La stratégie électorale du Front de Gauche pour les européennes

 

 

Certes le vote « Front de Gauche » doit intéresser en premier lieu le peuple de gauche qui s’est opposé au traité constitutionnel. Il en est en quelque sorte le prolongement naturel, et on voit mal, dans les actes de l’Europe et de sa commission, comme dans le développement de la crise financière et économique, ce qui pourrait inciter les partisans du « non de gauche » à changer d’avis, si ce n’est le recours à l’abstention  devant la remise en cause de son vote, le mépris de l’opinion des peuples.

 

Mais en axant l’essentiel de notre argumentation sur cette donnée, sommes-nous à la hauteur des enjeux du moment ?

 

Notre ambition peut elle se borner à récupérer les fruits hypothétiques d’un clivage antérieur, celui de 2005 ?

 

Ne devons-nous pas nous adresser à tous ceux, quel que fut leur vote en 2005, qui sont victimes, qui subissent la politique ultralibérale de l’Europe et de la France ? Et ce à partir de leurs besoins d’aujourd’hui.

 

La précarité généralisée, l’emploi, le pouvoir d’achat, la situation terrible de millions de nos concitoyens exigent autre chose que la référence à 2005.

 

D’abord d’autres rapports avec le mouvement social. Il faut arrêter de l’instrumentaliser. Cela ne sert à rien de considérer qu’il serait incohérent de voter autre chose que « Front de Gauche » quand on est dans l’action, la lutte.

 

Il serait davantage productif de se mettre à la disposition du mouvement social, de coopérer avec lui, de lui être utile à partir de ses propres demandes.

 

Et en affirmant clairement une démarche unitaire pour les échéances à venir, comme dans la pratique politique quotidienne. Non pas à la carte, mais comme une question stratégique centrale.

 

Quant à l’Europe, ne serait-il pas davantage porteur d’avenir, plutôt que de s’arcbouter sur 2005, de proposer à toute la gauche française et européenne l’élaboration d’un nouveau traité et d’un plan d’urgence anticrise.

 

Autant de questions qui méritent débat car elles conditionnent pour une part l’avenir du « Front de Gauche » et donc du PCF.

  

 

                                                                           Jean – Louis MONS

                                                                  Président Honoraire du Conseil Général

                                                                           de Seine Saint Denis

                                                                  Ancien maire de Noisy-le-Sec

                                                                  Ancien Conseiller Régional d’Ile de France






Retour sur un débat…


A peine sortis d’une conjoncture courte électorale particulièrement redoutée et difficile, voici que la machine à diviser les communistes, voire à les opposer entre eux, repart de plus belle comme si l’emballement mécanique des affrontements échappait à la maîtrise de ceux qui en sont, ou s’en font, les agents plus ou moins lucides : on ne saurait mieux rendre service à tous ceux qui nous veulent du mal (contre nous) ou du bien (…mais sans nous !). En attendant les choses continuent comme devant et les efforts sarkozystes de transformation de la société française s’accélèrent… Mais, une nouvelle fois, occupés de nous-mêmes, parlerons-nous d’autre chose que de nous ?


De quoi, en effet doit-il être question ? Est-ce de revenir sur nous-mêmes pour se satisfaire des résultats du Front de gauche aux dernières européennes ou, à l’inverse, de regretter qu’on n’ait pas pu faire « mieux » ? Est-il question de savoir spéculativement si, dans la configuration présente, le Parti communiste possède encore un avenir, singulier ou non ? Le plus urgent est-il de savoir ce qu’il convient de penser des « ambitions » de Georges Frèche ou de Jean-Luc Mélanchon comme nous y invite un ami sur son blog ? De se démarquer de l’un pour s’afficher avec l’autre, ou, à l’opposé, de rappeler le « bilan » pour indiquer par la bande que les nouveaux venus, s’il en est, ne sont pas forcément les bienvenus ?


Non, rien de cela : pour n’être en rien négligeable ou illégitimes, ces interrogations passent à côté de l’essentiel qui est de saisir les enjeux et de prendre la mesure des forces en mouvement.


Sur ces derniers points : tout a été dit ; encore convient-il de ne pas l’oublier l


Dix ans de sarkozysme intelligent et persévérant, si le malheur veut qu’il en soit ainsi, aura considérablement transformé la réalité française et pour une part européenne :


1 – L’aura emporté l’idéal de la compétition mortifère entre les individus en lieu et place de l’effort collectif de solidarité dont la dimension de classe était le fruit de luttes progressistes ancestrales (déjà, aujourd’hui, nous apprenons que les « auteurs » et les « artistes » sont majoritairement favorables à la loi HADOPI qui favorise les détenteurs du capital contre les producteurs et les citoyens-consommateurs, que la prétendue « rupture conventionnelle » est en vogue chez nombre de salariés au détriment de la protection collective des travailleurs, que les demandes de RSA s’envolent, que travailler le dimanche est « populaire », que les demandes de dérogations aux implications de la carte scolaire se généralisent, etc.).


2 – Sera entérinée la destruction universelle des alignements résultant d’une longue histoire de luttes sociales, au seul avantage des profiteurs de l’accumulation et des accapareurs du bien commun, lui-même présenté comme un monde restreint, heureusement protégé de la « pollution » engendrée par l’activité des nations et des peuples dont l’histoire est tenue pour intrinsèquement coupable (voir Home !).


3 – L’alignement en cours de la France sur l’atlantisme hégémonique qui vise à dominer le monde (cf. la nomination ministérielle de Pierre Lelouche, qui fait symbole !), aura ramené notre pays (et l’Europe) au rang de supplétif du retour de flamme programmé d’un « Occident » rénové du simple fait de la réhabilitation des Etats-unis qui résulte inévitablement des effets de l’élection, « heureuse » en elle-même, d’Obama.


Etc. 


Face à cela, pécaïre, que sommes-nous donc, nous, un peu plus de cent mille communistes persévérants ? Récapitulons.


Pour la première fois depuis la présidentielle de 1995 (quatorze ans déjà !) dont le résultat du premier tour fut très équivoque, une proposition politique émanant du Pcf lors de son congrès national, se traduit par un modeste succès d’approbation formulé par un nombre croissant d’électeurs : pas un triomphe mais un petit succès, presque inattendu au regard des sondages initiaux, trois sièges de députés préservés contre toute attente, deux alliés élus avec nous, et l’apparition dans l’espace public d’une esquisse d’alternative possible à la situation terrible qu’on subit depuis trente ans, la pire qu’on pouvait antérieurement imaginer : soit « s’aligner » de gré et de force sur un PS qui ne doit sa fortune qu’à sa capacité permanente de marchander son soutien de fond à la modernisation capitaliste (sous réserve, en obtenant quelques concessions mineures, de la rendre moins « douloureuse »), soit porter la responsabilité de diviser la gauche au nom d’un prétendu exclusivisme de « parti » ou de « classe ». A chaque étape du processus, nous y avons perdu des plumes !


Comparons à la situation, dans les principales puissances d’Europe, des « forces » communistes (ou qu’on peut penser issues de l’ancienne acception communiste, et fidèles, peu ou prou, au message essentiel de ce qui est au fondement du communisme historique) : Italie : le désastre ! Espagne : l’imbroglio total, y compris nationalitaire ! Grande-Bretagne : malgré une grande histoire d’autrefois, aucune présence communiste, même symbolique, alors que le parti travailliste se liquéfie ; Allemagne : un résultat honorable mais le fait de l’unification organique dans Die Linke, n’a pas conduit à l’homogénéisation attendue entre l’est et l’ouest d’une République fédérale bouleversée par la crise. Etc. Si une petite fenêtre s’est entrebâillée quelque part, c’est en France, grâce à la stratégie de « front » modestement inventée par le Pcf à la fin de 2008.


Alors vient la curée, et les regrets, et les mises en garde, et les récriminations… Il y a ceux qui voient petit, la politique « comme si vous y étiez » en vertu de ce constat que toute habitude acquise au sein du parti socialiste finit toujours par être perverse (on susurre : Mélanchon qui n’a pas pu s’imposer au Ps,  s’engraisse des dépouilles du ci-devant Pcf, toujours ravagé par ses dissensions bien connues…) ; il y a celles et ceux qui rêvent d’un état de chose qui n’existe pas, ou plus, et voudraient qu’au possible pratique on oppose le « y’a qu’à… » ; il y a celles et ceux qui croient au complot permanent  de l’« anti-libéralisme » comme arme de destruction massive de la « gauche » et du « communisme » ( Mélanchon réalisant ce coup-ci, quasiment sans rencontrer de résistance, l’objectif des ci-devant « rénovateurs » et des « collectifs » de 2006 qui était « d’abattre » le Pcf) ; il y a celles et ceux qui se drapent dans la pureté du doctrinaire imperturbable : mais, ici chacun(e) comprend vite que c’est manière de faire retraite…


Pour ma part, je ne relève évidemment d’aucune de ces « postures » comme on dit : mon point de vue est simple et pratique, guidé par le seul souci d’entraver au maximum la recomposition socio-politique de la France à laquelle conduit la mise en œuvre à marches forcées de la politique du chef de l’Etat : cela en mettant le maximum des forces humaines et matérielles qui sont les nôtres dans la bataille politique, telle que l’échéance historique et institutionnelle en impose le rythme. Dans la configuration présente, comme communiste qui a plaidé pour que son parti ne s’efface pas de la réalité politique de la France, je ne vois pas d’autre issue que celle de préserver et renforcer l’unité du Front de gauche, d’en assurer l’élargissement maximal, d’en ouvrir les horizons à d’autres problématiques et de tout faire pour en élargir l’audience grâce à la qualité de ses propositions, à l’élaboration desquelles, la force communiste doit se consacrer activement et sans délais. De cela sortira peut-être un nouvel « étant » des choses : alors, nous aviserons et cela de manière créatrice.


Mais celui qui transforme ce qui est, se transforme aussi lui-même : qui peut dire ce que nous serons éventuellement demain si cette inévitable stratégie politique connaît une manière de « succès » ?


Claude Mazauric (30 juin 2009).  








LEZAN, MELENCHON…ET NOUS ?

 

Les résultats des élections européennes sont bons. Donc ils valident la ligne du Front de gauche. Donc on continue.

Tel est le prêt-à-porter politique que les militants communistes sont chaque jour sommés d’endosser. Ainsi, derniers exemples en date, l’ « Humanité- Dimanche » parue le 25 juin fait la part belle à MELENCHON qui y assène à nouveau ce que, depuis des semaines, il préconise pour les élections régionales : « des listes autonomes du Front de gauche au premier tour ». Le même MELENCHON, avant même que les communistes gardois aient eu l’occasion d’y réfléchir et d’en débattre, est promu « vedette » politique de LEZAN 2009.

 En dépit du rouleau compresseur, je veux tenter une fois de plus d’exprimer les raisons de mon désaccord avec les conceptions politiques profondes qui sous-tendent la démarche du « Front de gauche ».


UNION

Selon moi, elles sont marquées de la vieille prétention dogmatique à incarner « l’avant-garde » qui sait quel est le bon projet politique et qui appelle les électeurs, le mouvement social à appuyer ce projet politique. Comment comprendre autrement cette fuite en avant dans le prisme étroit, sectaire, des « deux gauches », la bonne, la vraie, dont nous sommes, avec quelques transfuges de divers horizons, et l’autre, la mauvaise, celle avec laquelle il n’y a plus rien à faire ? « Vraie gauche », « gauche de gauche »,  en quoi cela est-il si différent de la posture d’un BESANCENOT, lui aussi révolutionnaire chimiquement pur auto- labellisé depuis belle lurette « 100% à gauche » ? J’ai la tristesse de ressentir que mon parti est en train de détruire aujourd’hui ce qui fut peut-être le meilleur de son histoire : une capacité, en des moments cruciaux, à dépasser « la maladie infantile du gauchisme » pour promouvoir  un rassemblement et une union  qui furent féconds pour notre peuple.

Avec ce scénario manichéen mesure t-on à quel point nous contribuons nous-mêmes à conforter toutes les opérations de brouillage du clivage droite/gauche ? Mesure-t-on les ravages d’une vision aussi sommaire, d’une grille de lecture des réalités politiques aussi figée ? Mesure-t-on non seulement ce  qu’elles ont d’offensant pour les électeurs du Parti socialiste mais aussi de désespérant ? Car prétendre viser un rassemblement majoritaire à gauche en « faisant  sans » le Parti socialiste, qui demeure la première force nationale à gauche, y compris après sa « déroute » des Européennes, c’est se tromper, ou tromper. Et je note notre silence officiel sur l’enquête d’opinion révélant que 50% de l’électorat du PCF vient de ne pas voter pour le Front de gauche. Je le dis comme je le pense : avec une ligne « Front de gauche » pure et dure aux régionales, on refait le lit de la droite en Languedoc-Roussillon, et Fournier à Nîmes, ou Roustan à Alès, ont l’éternité devant eux…

A ce point, je veux revenir sur l’épisode des trois propositions de loi déposées par nos députés à l’Assemblée Nationale, le 28 mai dernier, dix jours tout juste avant le scrutin du 7 juin. Durant des semaines, la direction du parti s’était livrée à une sorte de dramatisation –dont l’Huma se faisait l’écho quasi quotidien- sur le ton : « Les salariés, ceux notamment frappés de plein fouet par la crise et les plans de licenciement, pourront ainsi juger sur pièces ceux qui sont à leurs côtés…et les autres ». On en appela à des délégations d’entreprises, à des syndicalistes, pour soutenir la démarche, le jour du vote. Je ne crois d’ailleurs pas qu’on ait, ce faisant, rendu un bon service à ces syndicalistes, ni que nous ayons bien contribué à faire vivre une figure historiquement nouvelle des rapports entre le politique et le mouvement social. Mais bon…Les propositions de loi obtinrent le nombre non négligeable de 182 voix, si mes souvenirs sont exacts: la vingtaine de nos voix…plus les 162 voix du groupe socialiste, qui vota pour, en bloc. Je suis encore sidéré par la manière dont le parti, ses principaux dirigeants –Pierre Laurent encore dans son rapport au Conseil national des 19 et 20 juin-, sa presse, ont fait et font de ce vote un non- évènement. Parce qu’il contredit la « ligne » ? Mais alors, si l’on refuse délibérément de considérer ce vote comme un exemple de possible, comme un exemple d’espoir, alors, quelles étaient les motivations réelles de l’initiative ?


PARTI

Version actualisée d’une conception de l’union qui, sur le fond, reste celle des « collectifs anti-libéraux » de la dernière présidentielle, s’il est une « dynamique » dont le Front de gauche est porteur, c’est bien celle de la disparition du parti.

Exprimer cette crainte aujourd’hui c’est se faire aussitôt soupçonner de « tentation de repli identitaire ». Cela permet commodément d’assimiler ceux qui sont attachés à l’existence d’un communisme de notre temps et à l’organisation qui va avec, qui reste à inventer, à des nostalgiques arrimés à ce qui fut et à l’actuel état des choses. Moyennant quoi, les questions essentielles du communisme et du parti, dont le débat est régulièrement annoncé de congrès en congrès, sont régulièrement différées.

L’horizon ordinaire d’un militant communiste aujourd’hui est celui d’un fantassin sans cesse requis pour assurer  sans recul les tâches, d’une échéance électorale à l’autre. Alors que l’état de la France, du monde et de l’affrontement de classe a plus que jamais besoin d’une pensée communiste du devenir humain à la fois libre et ouverte à tous les apports, sans ostracisme a priori.

M. MELENCHON, lui, a des idées bien arrêtées sur son propre destin. Déjà, et au-delà des régionales, il se pose en  « patron » péremptoire et même un peu condescendant du Front de gauche. La capacité de dévouement et de militance communiste l’intéresse au plus haut point, et on le comprend. Mais est-il permis de ne pas consentir à ce hold-up annoncé ?

Didier NIETO

                                                                                               Samedi, 27 juin 2009







Monsieur le rédacteur en chef de la GAZETTE DE NIMES,
 
Je souhaite faire part de mon opinion suite aux articles parus dans le numéro 525 "pour ou contre Freche"
 
"Je suis militant communiste de Nîmes et il n'ai un secret pour personne que la personnalité de Mr Freche fait débat dans mon parti.Pour les régionales de 2010 la discussion est ouverte et sera tranchée mi octobre 2009. Pour ma part, j'ai signé l'appel des 4 personnalités régionales" au nom des valeurs de gauche"que l'on peut consulter sur le sitehttp://valeursdegauche.blog.free.fr  .Il indique notamment
 "la gauche ne peut se reconnaître dans les dérives inadmissibles du Président de Région sortant. Il est devenu le premier obstacle à l’indispensable adhésion à un grand projet régional et au développement des luttes. Georges Frêche s’est disqualifié, au plan régional comme au plan national, au point d’être exclu de son propre parti. Au terme de quarante années de vie politique, il n’incarne plus qu’un système clientéliste et clanique à bout de souffle.

Nous refusons la perspective de sa candidature aux prochaines élections régionales.
Pour gagner, la gauche doit s’unir. Il la divise. Pour gagner, la gauche doit s’engager sur ses valeurs. Il les renie. Nous appelons l’ensemble des militants de nos partis, leurs directions locales et nationales, à ne pas décevoir l’attente du peuple de gauche et de toute la jeunesse. Nous appelons les organisations et mouvements de gauche et de l’écologie, le mouvement régionaliste, tous les démocrates à se mobiliser dès aujourd’hui pour permettre la victoire des forces de progrès et 
du renouveau."

Mr Freche n'a plus rien à voir avec la gauche .Qui peut argumenter,et démontrer qu'il défend encore des idées de gauche.On va me rétorquer ,il a un bon bilan.D'abord le bilan de la Région est le résultat d'une équipe issue des diverses composantes de la gauche socialiste,communiste et écologiste.Le bilan est le résultat du travail et du professionnalisme des centaines de fonctionnaires territoriaux et du service public.Le bilan est aussi du à l'intervention citoyenne des électeurs ,des associations qui ont su proposer et peser dans beaucoup de choix .Le bilan de la région n'ai pas le résultat d'un seul homme même s'il s'appelle Georges Freche.Une célèbre chanson dit "il n'est pas de sauveur suprême,ni dieu,ni césar,ni tribun"et elle est encore d'actualité.La gauche de la région serait elle si pauvre,si désuète,pour reconduire ce personnage qui a fait son temps.Le Languedoc Roussillon est riche de talents,de femmes et d'hommes ,jeunes et anciens, qui savent défendre les valeurs de la gauche ,qui refusent les magouilles politiciennes et qui sauront gérer démocratiquement cette collectivité.
Enfin il ne serait pas inutile de revenir à un peu de morale et d'éthique dans la politique.La politique ne peut se faire sans éthique ,aussi bien en paroles ,qu'en actes."
 
Je vous prie de bien vouloir insérer mon texte dans votre rubrique "en toutes lettres",recevez Mr le rédacteur en chef mes sincères salutations .
 
                                     TRUDDAIU Pietro membre de exécutif départemental PCF GARD