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  le blog pcf-nimes

Front de Gauche Nîmes

Hommage de Cristian Bastid à Mireille Formenti

Publié le 29 Septembre 2009 par section pcf nimes in Hommages

 

Nous nous y attendions, Mireille était depuis quelques années fatiguée, mais l’annonce de son décès nous attriste énormément. Tant son souvenir nous aura marqué nos esprits.

Quand Danielle, sa fille,  et Christian son mari sont venus me trouver dans la cour du Prolé, lors de la féria des vendanges, pour m’annoncer la mauvaise nouvelle et prévenir ses amis(es), ses camarades, beaucoup d’images, de souvenirs ont défilé en quelques instants dans ma mémoire.

Mireille FORMENTI, née « Picot », avait 84 ans, née le 31 mars 1925, dans les Ardennes, région réputée pour sa forêt. Issue d’une famille ouvrière, elle y passe sa jeunesse, mais la 2ème guerre mondiale de 39 – 45 bouleversa son enfance. Ses parents décident de quitter la région des Ardennes pour rejoindre la région de Bordeaux. C’était son père qui en avait décidé ainsi, il faut dire qu’il avait des raisons, il était invalide, suite à la 1ère guerre mondiale et n’avait pas envie de revoir les horreurs de cette boucherie.

 

La famille en zone libre en ce début de guerre, mais pas pour tous, son frère, Marcel Picot, lui, décida de rester dans les Ardennes et rejoint le maquis des FPT en 1943, où il était initié aux sabotages. Arrêté en décembre 43 par les allemands, il s’évada en janvier 44 pour rejoindre à nouveau le maquis. Il fut arrêté de nouveau le 1er avril 44 et exécuté le 6 juillet 44, avec d’autres maquisards. Si je rappelle cet épisode tragique, c’est que pour Mireille son frère représentait un idéal, elle en était fière, comme sa famille, même si elle en parlait peu. En tout cas, il ne faut pas aller chercher bien loin son attachement au Parti Communistes Français, ainsi que son engagement aux valeurs.

La guerre finie, elle retourna avec sa famille s’installer dans les Ardennes, pour reprendre le goût de la vie. Nous étions dans une France en pleine reconstruction et l’esprit de solidarité  et de fraternité avait tout le sens des vraies valeurs qui l’inspirait.

Mirelle devient une jeune femme, construit sa nouvelle vie. Elle se maria et connaîtra le bonheur avec la naissance de ses 4 enfants, Danielle, Marie-Ange, Jean-Paul et Norbert. Maman très jeune, mais un destin tragique décida autrement de son avenir, avec la disparition de son mari dans un accident. Veuve très jeune, elle décida de lutter et de se battre pour élever ses 4 enfants. Elle rentra dans une usine de métallurgie où elle devint ouvrière qualifiée pour élever ses enfants. Sa vie fut ainsi ; son chois de rester seule pour donner l’amour et l’affection à ses enfants.

C’est un fil conducteur qui restera tout le long de sa vie, avec ses enfants, petits enfants et arrières petits enfants, l’esprit de famille.

L’âge atteint de la retraite, elle connut la joie de venir dans notre région, à Nîmes, pour rejoindre ses enfants installés ici. Elle se plut à notre soleil et décida, en 1985, de s’y installer définitivement à Valdegour, place « Pythagore ».  Tout naturellement, elle demanda sa mutation du PCF, pour reprendre sa carte chez les Sorriaux, la fameuse cellule   Sciou/Rossel, où elle milita de nombreuses années. Toujours présente dans les assemblées, on la voit d’ailleurs dans l’ouvrage « 100 ans avec le Prolé, présente sur une photo en 1995, dans la cour, où les communistes décidèrent de partir aux municipales dans une liste d’union, avec Alain CLARY.

Mireille était ainsi, militante réservée, mais fidèle, elle fréquentait beaucoup nos amis du Cercle de l’Avenir et fut une joueuse de loto acharnée. Elle aimait la vie, la nature, marchait autour des boulevards de Nîmes, ou d’ailleurs, parfois elle manquait le Bus, ce qui ne lui faisait pas peur de monter la longue côte de Kennedy pour rejoindre Valdegour.

Mirelle était aussi une personne très ouverte d’esprit, aux autres, et parmi ses amis(es), elle avait beaucoup de relations dans le milieu croyant, même si elle-même se disait athée. C’était cela Mirelle, une femme simple, mais d’un grand esprit, et si d’une seule phrase on pouvait l’immortaliser : « c’était une femme de courage ». Nous te devions bien ce témoignage, en toute modestie.

A vous ses enfants, belles sœurs et gendres, petits fils et arrières petits fils, ses amis(es). Vous pouvez être fiers de Mireille, de ce qu’elle a fait pour les autres, malgré la peine que vous éprouvez et à laquelle nous nous associons. A toi Damien, je sais que tu as passé beaucoup de temps avec Mireille, dans les derniers moments de sa vie. Nous te disons « courage », comme elle a été toute sa vie.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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