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  le blog pcf-nimes

Front de Gauche Nîmes

Compte-rendu de l'atelier N°4

Publié le 26 Juin 2008 par section pcf nimes in 34ème congrès

Compte-rendu de l’atelier 4:

Bases sociales pour changer la société : pour qui, avec qui ?

 

 

Vendredi 20 juin au Prolé. 5 présents, 1 excusé.

 

 A. A qui s’adresser ?

 

1.     Nouveau fonctionnement de la société.

En 30 ans, déferlement des politiques ultralibérales le monde du travail s’est profondément modifié et avec lui les rapports sociaux, les rapports entre les individus ; démontage des protections sociales, privatisations, précarisation, marchandisation, mise en concurrence de la force de travail et délocalisations, chômage massif, dissociation accrue entre salaire et revenu… Morcellement extrême : 1537 entreprises ont plus de 500 salariés, + de 2 000 000 en ont entre 0 et 9.

La conscience de classe a reculé. Résignation : le capitalisme et la domination des patrons sont la seule structure sociale possible. Repli sur soi-même, individualisme. Apparition de luttes nouvelles : les caissières, les employés de la restauration sans papiers… ; mais en même temps, manifestation d’employés pour le travail du dimanche…

 

2.     Quelles classes sociales ?

. Les ouvriers existent toujours (25% de la population active). Mais émiettement, position souvent périphérique (ouvriers d’entretien…), perte de la conscience de classe. Ils sont ringards, donc le PC, parti de la classe ouvrière, est ringard.

. S’il n’est pas perçu comme parti de la classe ouvrière, le PC est perçu comme le parti des pauvres (ou des Arabes, ce qui, pour ceux qui le disent, est à peu près pareil) ; d’où difficultés dans les catégories moyennes et les quartiers moyens ; et difficultés aussi chez les pauvres, qui veulent s’en sortir individuellement (Sarkozy) ou sont sensible à l’assistanat (de droite ou social-démocrate).

. Classe moyenne dominante et autour des marginaux : d’une part ceux qui vivent très bien, de l’autre les « sans », les pauvres, ceux qu’il faut assister. C’est l’analyse social-démocrate (d’où découle l’idée : PC juste bon pour les pauvres, donc marginal). Conception battue en brèche par l’évolution de ces catégories moyennes, de plus en plus précarisées, encadrées, et au sein desquelles les écarts sociaux se creusent.

. Hypothèse : définition d’une nouvelle « classe salariale « : ouvriers + employés + une bonne partie des cadres, de + en + encadrés et précarisés. Ceci correspond au fait que nous sommes passés d’une société industrielle à une société de services.  Mais ceci laisse encore de côté nombre de personnes : chômeurs, malades et handicapés, jeunes, retraités et personnes âgées, personnes en difficulté cherchant à créer leur propre entreprise… Ceci ne rend pas compte de toutes les formes d’exploitation capitalistes (sur les petites entreprises par exemple, agriculture, pêche, sous-traitance…). Et ceci ne prend pas en compte les autres formes de domination ou de discrimination (logement, accès aux services publics, discrimination par le nom ou l’adresse, discrimination sexistes…).

 

3.     S’adresser à tous ceux qui…

Exploités, oppressés, dominés, exclus, brimés… peu importe. Il ne faut pas viser des cibles particulières. Ni en terme de catégories, ni en terme de sujets ; d’autant que le capitalisme, dans un monde fini, cherche maintenant moins l’extension géographique que l’extension à des sphères jusqu’alors épargnées (éducation, santé, retraites…) Les objets de luttes, les gens avec qui nous les ferons, c’est la vie, le mouvement populaire qui le diront; par contre il faut désigner des principes : s’adresser à tous ne veut  pas dire baisser le niveau d’intervention : exemple positif du tract sur  la Base Aéro-Navale.

 

B.Mais comment faire ? 

 

4.     Ne pas gommer les différences.

Tous les individus sont différenciés par la société : le prendre en compte au lieu de partir sur une unité abstraite . Etre dans la réalité des rapports sociaux et pas dans l’utopie.

C’est la multiplicité des confrontations entre groupes, sous-groupes… qui peut faire avancer. A condition de travailler les contradictions au lieu de penser en terme d’oppositions irréductibles. Parce que nous sommes différents, nous pouvons être plus forts.

 

5.     L’individu et le collectif.

Sarkozy dit « tu peux réussir ». Dans les mouvements sociaux partiels, nombreux sont ceux qui disent : « pas de récupération ».

Pourtant nous devons à la fois défendre les cas individuels (sans papiers, chômeurs, demandeurs de logement…), les revendications partielles, et en même temps insister sur l’utilité de la généralisation pour être efficace dans ces défenses partielles, même si on nous le reproche. Il nous faut agir pour transformer les mouvements séparés en mouvement social. Il faut expliciter plus nos actions, mettre en perspective avec une analyse politique. Ex : sur la poste de Saint Césaire, il serait absurde de dire « nous sommes les seuls à pouvoir défendre la poste », mais il faut dire clairement « c’est la logique de la privatisation qui menace la poste, et c’est contre elle qu’il faut lutter », même si cela dérange certains.

La réalisation individuelle ne peut se faire sans transformations sociales. Comment revitaliser le « moi » d’aujourd’hui ? en ressuscitant le « nous » d’hier, ou en construisant un nouveau « nous » ?

 

6.     La question du pouvoir.

Il faut plus parler en terme de pouvoir. Marx : « toute classe qui aspire à la domination doit conquérir le pouvoir politique pour elle-même et montrer que c’est l’intérêt général. »  La bourgeoisie y arrive très bien.

Cette phrase est-elle juste ? Aspirons-nous à une forme de domination ? Faut-il « prendre le pouvoir » pour commencer à faire changer la société ?  Et qui le prend : « tous ceux qui sont en butte à toute forme de domination », c'est-à-dire presque tout le monde, avec les contradictions que cela implique ?

Nous sommes souvent confrontés à un rejet de la prise des pouvoirs de la part de ceux qui luttent, car il y a une méfiance vis-à-vis des tentatives du XXème siècle qui ont échoué. Pourtant cette question du pouvoir est la seule qui soit strictement du domaine politique, qui permette de mettre en perspective les luttes sociales. Ceci nous ramène à la question du projet et à celle du rassemblement (cf ateliers sur ces sujets).  

 

 

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