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  le blog pcf-nimes

Front de Gauche Nîmes

Sommet européen des Villes et des Régions - Prague 5 et 6 mars 2009 : intervention de Jean-Paul Boré

Publié le 10 Mars 2009 par section pcf nimes






Sommet européen des Villes et des Régions
Prague 5 et 6 mars 2009
Intervention de Jean-Paul Boré, membre du Comité des Régions d'Europe,
lors du débat sur "le rôle des Régions face à la crise"


La mise en valeur du rôle des Régions et des Villes, pour contribuer à la sortie de la crise financière au
moyen de grands programmes d'investissements, d'accompagnement des populations, d'engagement
dans le développement durable pousse encore plus les feux de la stratégie de Lisbonne et amène de ma
part quelques remarques.
Les Régions font déjà beaucoup pour pallier les insuffisances des Etats, et souvent au delà de leurs
compétences obligatoires.
C'est le cas en Languedoc-Roussillon, et je voudrais, puisqu'il nous l'ait demandé, en donner quelques
exemples, avant de formuler une question fondamentale concernant le financement de ces politiques.

La Région LR s'est engagée en faveur de grands investissements :
  • Le prolongement de la LGV Paris Barcelone avec notamment le contournement de Nîmes Montpellier, avec localement des infrastructures importantes comme un viaduc à Nîmes;
  • La gestion et la réparation des digues du Rhône en coopération avec la région voisine PACA;
  • Des coopérations transfrontalières avec la Catalogne;
  • Le financement de logements sociaux;
  • Un grand programme pour les énergies renouvelables accompagné de formations de haut niveau,et d'aides individualisées;
  • Le grand projet d'un port "économique" à Sète;
  • La construction et la réhabilitation de nombreux lycées;
  • Pour aider les PME à surmonter la crise, le remboursement des aides octroyées est différé;
  • Le soutien à l'agriculture et la viticulture, au tourisme (véritable poumon économique)...
S'agissant des populations,
  • La gratuité des fournitures scolaires pour les 100 000 lycéens;
  • Des aides individualisées pour la formation, et toute une série de mesure dans le cadre de l'égalité des chances.
Cependant, les Régions n'ont aucune maîtrise sur les règles qui ont conduit au désastre financier sur
lequel nous discutons. Or, et c'est ma question, comment les Régions peuvent-elles financer une telle
politique quand les aides européennes se réduisent, que les Etats, tel la France, leur suppriment des
moyens comme la Taxe Professionnelle ?

En fait, d'un côté, des milliards sont utilisés pour sauver le système bancaire au nom de son effondrement
possible et de l'autre, il est demandé aux Collectivités locales de trouver, elles-mêmes, les moyens pour
intervenir sur les conséquences de la crise, sans toucher aux logiques qui l'ont entraînée.

Nous sommes en plein paradoxe. On parle de deux choses, sans qu'elles ne se rencontrent dans le
raisonnement. D'un côté, la main invisible et anonyme d'un système qui détruit tout sur son passage et de
l'autre, la demande aux Collectivités d'en réparer les méfaits, les plaçant devant l'alternative suivante :
soit faire appel à l'impôt, soit à l'endettement, ce qui dans les deux cas se retourne à plus ou moins brève
échéance contre les populations qui passent à la caisse et voient donc fondre leur pouvoir d'achat.

Il faut donc rompre avec cette logique, celle de la concurrence libre et non faussée. Pour cela, les
instruments financiers de l'Europe, je pense à la Banque Européenne d'investissement, doivent être
orientés très vite vers :
  • Le soutien des PME, à qui les banques ferment le robinet. Il faut absolument réorienter le crédit vers les entreprises qui créent et soutiennent l'emploi ;
  • Le financement les Collectivités locales dans le cadre des investissements nécessaires.
Je rappelle en conclusions que 75 % des investissements publics proviennent des Collectivités locales et
territoriales.

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