Conseil municipal du 14 décembre 2013 : intervention de Catherine BERNIE-BOISSARD sur le budget 2014

CONSEIL MUNICIPAL DU 14 DECEMBRE 2013 « DOUZE ANS DE BUDGETS DE DROITE... »

Intervention de Catherine BERNIE-BOISSARD Présidente du groupe des élu-e-s communistes

Monsieur le Sénateur-Maire, Cher-e-s collègues, Pas de surprise ! Le treizième budget présenté par votre majorité UMP-UDI est la réplique de ses douze devanciers : marqué par la permanence de la pression fiscale, la préférence donnée aux travaux pharaoniques sur les équipements structurants socialement utiles, la stagnation du service public et l'absence de vision de la ville. Je sais que vous allez traiter une fois de plus mon propos de rengaine... Mais « l'assommoir fiscal » est comme une seconde nature de votre gestion budgétaire. Je ne me lasserai donc pas de rappeler que nous vivons dans une ville TRES et TROP chère, au regard du revenu moyen de la population, du chômage et de la pauvreté. La Taxe d'habitation et la Taxe foncière sont parmi les deux plus élevées des villes de France. A considérer les seules rentrées fiscales dues aux Impôts et Taxes on constate que chaque nîmois – du nouveau-né au doyen – a payé 90 euros de plus entre 2013 et 2014. Depuis douze ans, je n'ai pas cessé de proposer, malgré vos sarcasmes sur notre prétendue incompétence, une diminution annuelle de 1% des taux de la fiscalité. Il semblerait que pour des raisons électorales évidentes vous admettiez aujourd'hui ce que vous ridiculisiez hier. Mais pourquoi ne pas amorcer cette baisse dès le budget 2014 ? On comprend que votre choix soit difficile car cela supposerait d'avoir une gestion plus économe des deniers publics et de réduire les dépenses somptuaires …. En effet, votre politique inverse les priorités de manière délibérée et systématique. Les grands travaux de prestige CONTRE les équipements publics de TOUS les quartiers, utiles à TOUS nos concitoyens. S'ajoutant au gaspillage éhonté de l'argent public, avec un TCSP à 18 Millions d'euros le km, ne desservant ni le CHU, ni la gare TGV, ni les principaux lycées, ni l'université. Avec 8,4 millions d'euros - soit 102 % de plus que pour l'exercice 2013 - le Musée de la Romanité absorbe prés de 20 % des crédits de paiement pour les dépenses d'équipement 2014. Soit l'équivalent des 6 millions d'euros prévus pour les espaces verts, l'aménagement de la voirie et la voirie de proximité, l'éclairage public, les travaux d'accessibilité et les crédits pour les Conseils de quartiers. Et encore l'équivalent des 2,2 millions d'euros affectés aux Musées, à l'entretien du patrimoine bâti, aux équipements culturels et aux écoles d'art. Rengaine ou pas, je renouvelle l'exigence d'un MORATOIRE sur le Musée de la Romanité (rediscutons de son identité patrimoniale et scientifique entre Arles et Narbonne). Et l'exigence d'affecter les crédits inscrits en 2014 à majorer les dotations de l'environnement, du domaine scolaire, des équipements sportifs et de la rénovation urbaine - de Pissevin au Chemin-bas d'Avignon. Cette proposition de bon sens, je souhaite qu'elle nourrisse les échanges entre citoyens lors de la campagne municipale. Et je préconise qu'une nouvelle équipe de gauche, qui vous remplacerait aux affaires après le mois de mars, adopte dés son entrée en fonction une Décision Modificative en ce sens. Un budget de droite, cela signifie encore la stagnation - c'est-à-dire la régression - du service public. Chiffres en mains, comme l'a démontré la Chambre régionale des comptes, le maintien à moins de 45 % du taux des dépenses de personnel par rapport aux dépenses de fonctionnement, provient pour l'essentiel de l'externalisation des services – Délégations de services publics et autres... MAIS QUEL EST LE COÛT DE LA SOUS-TRAITANCE ? Regardons aussi l'évolution, entre 2012 et 2013, des budgets de fonctionnement de quelques grands secteurs de la gestion locale. L'Enseignement progresse de quelque 4 %, mais combien avez-vous provisionné pour les dépenses liées au passage à la semaine de 4,5 jours ? Quelles dépenses nouvelles pour la collectivité, quelles compensations de l'Etat, quelle part de la CAF ? La Culture, Jeunesse et Sports, Famille, Logement, Interventions sociales et Santé, les crédits inscrits marquent tous une STAGNATION manifeste, progressant au grand maximum de 100 à 200000 euros ! Alors que le Budget de fonctionnement 2014 augmente de 4,7 % sur 2013 (247,8 contre 236,5 M d'euros) et le volume global du budget de 1 point, ce qui est quelque peu paradoxal au regard du transfert de nouvelles compétences communales à l'Agglo... Il est grand temps que la Chambre des Comptes rende ses Observations. Douze ans de gestion de Droite, cela a apporté quoi à notre ville et à ses habitants ? Douze ans de communauté d'Agglo, quel bilan ? En tout cas, et ce sera ma conclusion, certainement pas une vision transformatrice de l'avenir de notre ville dans sa région. Rénover à grands frais (AEF + Jean Jaurès : 79 millions d'euros) avenues, places et boulevards est, sans doute, spectaculaire. Mais ce n'est qu'un urbanisme laborieux « de semis » : une opération esthétique par ci ; une autre, cosmétique, par là ; des opérations de promotion immobilière, souvent au détriment du patrimoine historique ou de la garrigue : quelle cohérence à tout cela ? Cela apporte-t-il un plus au dynamisme économique, commercial, à la vie sociale de notre Cité ? Cela compense-t-il, par exemple, l'absence d'un véritable plan intermodal des transports en commun ? Faire financer par l'agglo des équipements musicaux et sportifs dans la ville-centre, cela confère une image d'édiles bâtisseurs, électoralement utile, mais masque mal une vision auto-centrée de l'intercommunalité, préjudiciable à une politique harmonisée d'équipement culturel et sportif, du logement ...etc, sur le territoire de l'agglo. Décidément, il faut transformer radicalement et la gestion de la ville et celle de l'agglo. Un premier geste utile est de voter contre le budget primitif 2014. Le second s'exprimera les 23 et 30 mars prochains...