Je connais bien ces deux collèges. J’ai été professeur dans l’un et parent d’élève dans l’autre. J’ai siégé au Conseil d’Administration des deux comme conseiller général. L’idée de la fusion des deux me paraît être une aberration.
C’est pendant que je présidais la commission des Affaires Scolaires, en tant que vice-président, que le Conseil Général a pris la décision d’opter pour des collèges de 400 élèves au
lieu de 600 précédemment. Ceci pour offrir de meilleures conditions de travail pour les jeunes : plus l’établissement est gros, plus les problèmes de vie scolaire, les problèmes de
comportement deviennent compliqués à gérer. La majorité de gauche du Conseil Général a pris cette décision des « collèges 400 » dans l’intérêt des élèves, et bien que ceci lui coûte
plus cher : ainsi ont été construits dans la Vaunage deux collèges (Calvisson et Clarensac) au lieu d’un seul prévu au départ. Or Condorcet et Diderot tournent tous deux autour de
400 élèves : ils sont donc dans la norme départementale.
Par contre, le gouvernement sarkozyste veut compresser ses dépenses de personnel, sur le dos de nos enfants. C’est pourquoi il refuse le dédoublement du collège de Vergèze, et envisage de
regrouper Condorcet et Diderot. Il a fait de même dans le premier degré, en fermant l’école Vergnole. Ceci avec l’accord enthousiaste de la municipalité Fournier – Lachaud – Proust, qui en a
profité pour faire une opération immobilière. Ainsi les écoles Courbet et Marcelin se retrouvent avec des effectifs nombreux dans les couloirs et dans les cours, avec des conséquences négatives
pour les enfants.
Cette fermeture d’école, ce projet de regroupement des collèges, constituent des « premières » à Nîmes. On peut imaginer les réactions si cela se produisait dans des quartiers
plus huppés. Cela montre le mépris dans lequel certains tiennent les habitants de Pissevin et Valdegour. Pour la droite enfermée dans ses ghettos des beaux quartiers nîmois, ces deux quartiers ne
font qu’un. Déjà Bousquet avait imaginé le centre commercial Trait d’Union au milieu des deux, en mettant en difficultés les commerces de Nîmes-Ouest et de Valdegour. Ces deux quartiers sont
différents, et trop éloignés l’un de l’autre pour faire marcher à pied des jeunes élèves dans un sens ou dans l’autre.
On se plaint que ces collèges soient devenus des ghettos scolaires. On ne supprimerait pas le problème en les regroupant. C’est au contraire en se donnant les moyens d’y avoir des bonnes
conditions de travail et des options attractives et valorisantes pour l’avenir des enfants que l’on assurera le bon fonctionnement de ces deux établissements.
J’appelle toute les personnes attachées au service public d’éducation, aux conditions égalitaires offertes à tous les enfants de tous les territoires de la République, à se mobiliser pour défendre
les deux collèges. Il faut s’opposer clairement à la politique de la droite : « à gauche maintenant ! »
Michel PERFETTINI,
ancien vice-président du Conseil Général.