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  le blog pcf-nimes

Front de Gauche Nîmes

Conseil Municipal du 19 décembre 2009 : Budget primitif 2010 de la ville de Nîmes

Publié le 22 Décembre 2009 par section pcf nimes

                                              

Intervention de Catherine Bernié-Boissard,
       Présidente du groupe des Elu-e-s communistes





 

Monsieur le Maire, Chers Collègues,

 

Voici bientôt une décennie que la Droite dirige sans partage la ville de Nîmes. A l’occasion du vote du Budget primitif 2010, il apparaît opportun de  pointer  quelques éléments durables de la gestion mise en œuvre par la majorité UMP-Nouveau Centre.

 

Malgré l’autosatisfaction qui est votre seconde nature, on constate qu’entre 2002 et 2010, le budget communal a régressé en volume de quelque 12 %. Quel manque d’ambition !

 

En dépit de vos promesses réitérées de progression des subventions d’Etat, des autres collectivités et de l’Europe, les recettes de fonctionnement sont pour ¾ assises sur la fiscalité directe, soit  + 10 % depuis 2002. Quel peu de combativité auprès des partenaires institutionnels !

 

Vous vous vantez de ce que Nîmes ne serait désormais plus en tête du classement des villes surimposées. Il reste qu’elle est - selon une récente étude publiée par « La Gazette de Nîmes » -  la plus chère pour la Taxe d’habitation, le Foncier bâti et les ordures ménagères sur 52 communes du Grand Nîmes. Quel signe d’attractivité pour les investisseurs et les nouveaux nîmois !

 

A taux de fiscalité inchangés depuis 2002, rien que par l’effet mécanique des bases, le produit des impôts payés par les nîmois a augmenté de 26%. Celui de la Taxe d’enlèvement des ordures ménagères a pratiquement doublé. La dévolution de la gestion de l’eau à Nîmes-Métropole n’a pas entraîné - loin de là ! - de baisse du prix du M3, et nous payons un record de gaspillage de la distribution !

 

Vous nous dites que nous sommes moins endettés qu’en 2002 ! Mais M. l’Adjoint aux Finances a beau multiplier les contorsions : la réalité est qu’en presque dix ans vous avez diminué la dette de 18 %,  lorsqu’en  six ans la gauche l’avait faite reculer de 25 %, après la tourmente des années-Bousquet, dont vous avez été les protagonistes zélés et dont les contribuables continuent à régler l’ardoise !

 

Ces chiffres, que vous ignorez cyniquement, prennent leur pleine signification dans une ville en crise où le taux de chômage est de 14 % des actifs, où l’on compte prés de 21000 bénéficiaires du RMI, où le revenu annuel moyen est de 13900 euros.

 

Ces données - que l’on ne trouve pas dans le bulletin municipal de propagande, sauf en caractères microscopiques à la page d’expression dite libre des groupes d’opposition de gauche ! - sont à mettre en rapport avec les choix et les conséquences de la politique du Gouvernement Sarkozy-Fillon. Le BP 2010 subit de plein fouet la progression limitée à 0,6 % de la DGF, soit une petite moitié du taux prévisionnel d’inflation. Il est muet comme une carpe sur le coût de la Taxe carbone dans la gestion des véhicules et des bâtiments communaux. Le BP 2010 est un modèle d’imprévision au regard des effets de la suppression de la Taxe Professionnelle - 45 millions d’euros de recettes pour Nîmes – pour les années à venir…

 

C’est le budget des questions sans réponses, le budget des  grandes « inconnues » !

 

Mais c’est aussi le budget des paradoxes :

Il est, en effet, assez étonnant d’attribuer 6,170 millions d’euros (soit + 12 % par rapport à 2009) à l’opération Arènes-Esplanade-Feuchères, alors que la gare SNCF est destinée à devenir une gare de sous-préfecture, si le projet de Manduel voit le jour.

 

 Il est vrai que dans ce cas on ne voit pas l’utilité  que le TCSP desserve le quartier de la gare SNCF !  Au grand dam des Comités de quartiers et des habitants - dont la parole ne sert à rien, c’est bien connu - on se contentera de polluer les riverains de l’avenue Feuchères en faisant circuler TANGO au ras des immeubles, tandis qu’un étique filet d’eau traversera la voie centrale de prétendues Ramblas !

 

Est-il sérieux de diminuer les crédits de paiement des aménagements urbains de  30 %, pendant que les grands projets AEF et Jean-Jaurès se taillent la part du lion avec une progression de 52 % sur 2009 ? Et que la rénovation de la voirie (chapitre 1089) baisse de 54 %, le pluvial secondaire de 36 %, l’entretien des établissements culturels de 43 %. Est-il de bonne gestion de prévoir seulement 3,3 millions d’euros pour des opérations de rénovation scolaire quand AEF et Jean-Jaurès totalisent 4 fois de plus de crédits ?

 

Pareils au sage de la Grèce antique, nous promenons notre lanterne sur les colonnes de chiffres, mais c’est en vain :  pas un euro pour le fameux Musée de la  Romanité ! Il est vrai que - selon l’historien et universitaire Adrien Goetz - vous êtes quelque peu fâché avec la mise en valeur scientifique du patrimoine culturel… Souhaitons que votre prochain rendez-vous  avec le Ministre de la Culture  permette de trouver le financement public de ce projet, sans recourir aux services de « Culturespaces » - filiale de Suez-Lyonnaise des Eaux  - méritant, peut être enfin,  les félicitations du chroniqueur culturel du « Figaro »…

 

Avec le slogan de votre gestion : « Vous rendre la ville belle et facile », un observateur ingénu pourrait croire que les dépenses de service public figurent parmi vos priorités. A comparer les frais de fonctionnement 2010 à ceux de 2009, on relève qu’il n’en est vraiment rien… Budget de l’enseignement et de la formation : - 15 %. Budget de la culture : - 8 % (il a baissé de 10 % depuis 2002) Budget de l’aménagement urbain et de l’environnement : - 3 %. Quant à l’action économique – qui a régressé de 21 % depuis 2002 – elle est encore ponctionnée de - 2,3 % : comme pour saluer le succès  retentissant de l’opération Merkamueble (disparu aussitôt qu’inauguré) …

Un mieux de 16 % pour les interventions sociales d’une année sur l’autre, mais depuis 2002 la diminution s’établit à 42 % !  La palme revient aux dépenses de personnel au regard des dépenses de fonctionnement : Nîmes est à 10 points au dessous de la moyenne des villes de même catégorie. Vous méritez certainement un Prix d’Excellence de la part du Président Sarkozy pour avoir devancé à ce point les projets de casse de la fonction publique territoriale que le Gouvernement entend associer à la Réforme des collectivités locales.

 

En conclusion, ce Budget 2010 – application laborieuse des choix ultra-libéraux de votre majorité politique –  ne peut qu’aggraver les conditions de vie dans une ville déjà appauvrie et toujours plus chère. Nous ne l’approuverons donc pas dans l’intérêt de la grande majorité de nos concitoyens.

 

 

 

 

 

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